Lettre de Lafayette au Thomas Jefferson, 26 Février, 1800
(Traduction de lettre entière. George Gauthier, traducteur.)
Monsieur Jefferson La Grange, le 6 ventôse, le 26 février 1804
Mon cher ami,
Cette lettre sera livrée par M. Petry, secrétaire à la légation française. Il est bien connu en
Amérique et y sera, j'espère, le bienvenu. Les sentiments qu'il m'a exprimés sont tels qu'ils
ne peuvent pas manquer de plaire aux Etats-Unis.
Votre faveur amicale, le 4 novembre, est la dernière que j'ai reçue. Je vous remercie de tout
coeur pour le regret que vous exprimez du fait que je n'étais pas sur place pour être honoré de
votre choix comme Gouverneur de la Louisiane. Parmi mes voeux pour toute extension de la
liberté américaine, je me serais senti particulièrement heureux de la chérir dans cette terre
à laquelle je me sens très attaché. Mais tout se combinera pour que ses frères adoptifs
comprennent, aiment, et s'assurent à jamais pour eux-mêmes et la postérité les honneurs
et les avantages d'une telle citoyenneté.
Le message du 17 octobre, gentiment inclus dans votre lettre, est un témoignage noble
des bienfaits trouvés dans une Constitution libérale, dans un gouvernement à la fois patriotique
et éclairé. Cela me réchauffe le coeur d'entendre ce langage, d'être témoin de ce résultat.
Et je ne manque pas de sentiments pour le dernier mot, la signature de mon ami.
À la correspondance de M. Livingston, je vous réfère pour le récit d'une découverte récente
et les publications là-dessus. Bien que je m'étonne et je m'afflige de trouver parmi les noms
des accusés celui du Général Moreau, une assertion qui a besoin de l'appui d'un procès
légal public, je suis sensible à la réalité d'un complot contre-révolutionnaire, une conspiration
contre la vie du Bonaparte et une complicité du cabinet britannique.
Mon ami Tracy n'a pas été si fortuné que son collègue dans l'arrivée sûre chez vous de
son envoi. Les deux, cependant, méritaient une chance égale, comme les deux sont
imprégnés de la même vénération envers votre personne, vos principes et votre conduite.
Je lui ai conseillé d'envoyer encore ses deux volumes avec une lettre, la réponse à laquelle
ne sera pas moins bienvenue que n'a été votre réponse à Cabanis.
Ma guérison de la fracture avance chaque jour, et dans quelques mois sera complète.
Mon épouse désire être rappelée très affectueusement à votre bon souvenir, et à celui de
vos deux filles, que je prie de recevoir mes meilleurs respects. Nous vivons en famille à
la Grange avec nos enfants, leurs conjoints, et les trois petits-enfants. Mon fils nous quitte
de temps à autre pour l'Inspecteur Général, de qui il est aide de camp. Un beau-fils plus
jeune entre aussi dans une carrière militaire comme dragon léger. M et Mme de Tessé,
qui nous ont rendu visite au début de l'hiver, sont en bonne santé.
Mes meilleurs compliments attendent notre cher Madison. Veuillez présenter à
M.Gallatin une nouvelle offre de mes sentiments reconnaissants. Rappelez-moi au bon
souvenir de tous les amis, et recevez l'affection cordiale et l'estime de
Votre ami fidèle,
(signé) Lafayette